Les "haches"

Souvenez-vous, il y a quelques mois, au début de la saison, je vous ai envoyé ce mail :

Citation :: Josephte et Serge souhaiteraient nous faire travailler sur un ou deux projets commun pour cette saison, comme l'avait fait Marie-Hélène avec les épis de faîtage ou comme nous avions procédé à la confection de galets sous la férule de Josephte et de Marie-Hélène l'an dernier.

Le choix de la pièce n'est pas encore définitif, mais il s'agirait d'un travail sur l'engobe et sur le polissage, puis finition éventuelle en enfumage. Le résultat est très agréable à regarder. Je vous conseille un bouquin à l'atelier (je n'ai pas eu le temps de trouver des illustrations sur le net) comportant quelques belles pages sur les œuvres d''Ann James qui utilise cette technique (terres enfumées).

Plus de précisions par Josephte lors des différents ateliers.
Le travail débuterait après les vacances et s'étalerait sur plusieurs séances car c'est un travail de longue haleine : rappelez-vous les galets.

Ceci vient évidemment en plus (et ne remplace pas) nos travaux personnels pour lesquels Josephte et Serge ne sont pas avares de conseils et de coups de main.
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Depuis, nous nous sommes lançé dans la production des "haches"

Je vous rappelle, bien que vous le sachiez tous, ce qu'est l'engobe :

Citation :: L'engobe est un mélange d'oxyde colorant et de terre blanche. L'oxyde étant le colorant, la terre le liant, le fondant qui va fixer l'oxyde à la cuisson.

Pour le réaliser il faut prendre un liant neutre c'est à dire blanc (terre blanche à faïence, à grès ou à porcelaine).
La proportion du mélange est de 1/3 d'oxyde pour 2/3 de terre. L'idéal est de le fabriquer avec de la poudre d'oxyde et de la poudre de terre. On ajoute de l'eau et l'on fabrique une barbotine colorée, qui a la consistance d'une crème anglaise. Il ne faut pas qu'il soit trop liquide ni trop épais.

Il se pose sur la surface de la terre qui a préalablement un peu séché et durcit. La terre avide d'eau absorbe alors immédiatement cette peau colorée humide dont on la recouvre.

Son épaisseur ne doit pas dépasser un millimètre si on veut qu'il tienne bien à la surface surtout lorsqu'on y pose ensuite une couverte qui va émailler de façon translucide la surface de la pièce et raviver la couleur de l'engobe (la couverte s'utilise pour des objets décoratifs ou des poteries).

On peut travailler l'engobe de différentes façons. Au pinceau comme une peinture que l'on pose délicatement en effleurant la surface de l'objet. Au chiffon, au doigt, à la spatule. On peut ensuite le gratter, y inscrire ce que l'on veut, réaliser un vrai travail graphique avec des outils pointus. On peut superposer les engobes et donc les couleurs en les posant et en revenant sur elles de façon à les mêler. On peut faire des projections d'engobe à la brosse, au pinceau. On peut déposer des gouttes d'engobe. On peut imprimer une texture en creux sur la terre engobée. On peut s'en servir pour patiner à cru en balayant rapidement la surface de l'objet et en déposant une fine couche sur les aspérités de sa surface...

L'engobe est une matière sensuelle de fine épaisseur qui permet donc de réaliser une patine, un décor sur poterie ou sculpture, un travail de surface et de couleur avant cuisson. Après cuisson il est totalement intégré à la surface.

Il y a une plus grande gamme de couleurs à basse température (980°)qu'à haute température (1280°)et les couleurs sont également plus vives à basse température, car elles tiennent mieux la chaleur. On peut réaliser son engobe avec de la porcelaine en guise de liant. En effet, la porcelaine étant de couleur très blanche ça donne des couleurs plus pures.

Vous m'avez permis de prendre quelques photos et je ne m'en suis pas privé

Dimanche 28 mars a donc eu lieu la cérémonie de l'enfumage.

Pour celles et ceux qui connaissent, le traitement est assez semblable à la cuisson raku, seule la fin de l'opération, les finitions, sont traitées de manière différente.

Ici on part donc d'une pièce qui a été polie au galet, colorée ou décorée à l'engobe de couleur puis de nouveau polie. Une première cuisson donne naissance au biscuit.
Celui-ci peut être traité de différentes manières. On peut le recouvrir totalement ou partiellement d'émail, de préférence un émail raku qui lui donnera ces craquelures que beaucoup parmi nous apprécient.
Cette pièce est ensuite placée dans un four (à gaz, pour nous) et la température est portée aux alentours de 1000 degrés.
La pièce est ensuite sortie du four pour être placée dans un récipient sur un lit de matière inflammable : écorces, copeaux, sciure, papier. Suivant l'effet recherché on projette rapidement de de cette matière sur la pièce. L'embrasement est immédiat et il faut assez vite couper l'apport d'oxygène.
Au bout d'environ 1/2 heure, on sort la pièce encore chaude et on peut procéder aux finitions.
Pour ce qui nous concerne, ces finitions ont été effectuées à la demande des créateurs des pièces par la main artistiquement inspirée, et intelligemment prolongée par un fer à souder, de Serge.
La démarche a été réalisée dimanche de la manière voulue par Josephte et Serge.
Pas plus de 3 pièces par cuisson.
Les trois premières ont plus ou moins été des pièces d'essais.
Chaque sortie de four permettait d'améliorer les cuissons suivantes.
Les différents traitement d'engobage et d'émaillage nous ont permis d'observer des effets différents sur les pièces.
Chaque créateur de pièce était présent lors de la sortie de son œuvre du four
A part l'ami Gérard qui s'en est fort bien sorti, ce sont Josephte et Serge qui ont procédé à la très délicate et toujours magique opération de sortie du four.

Un dimanche épuisant et passionnant dont voici quelques instants

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