Max Claudet (1840 – 1893) exerce la profession de sculpteur lorsqu'il découvre la technique de la faïence à Nans-sous-Sainte-Anne. Cette commune du Doubs était alors peuplée d'une colonie d'artistes, où Courbet lui-même se rendait souvent. Lié à une famille de faïenciers, Claudet est initié à cette technique pendant quelques années, avant de se rapprocher de la faïencerie de Salins-Capucins qui, semble-t-il, se prête davantage à ses expérimentations. Il fait construire dès 1882 des fours dans sa propriété salinoise pour cuire une partie de ses pièces, avec le concours d'ouvriers de la fabrique. Cette activité l'occupa, parallèlement à la sculpture qu'il continue de pratiquer, pendant plus de vingt ans.
Ses céramiques sont souvent des plats ou des plaques décoratifs ornés de véritable bas-relief et émaillés selon une technique particulière de son invention. Des plats décoratifs de grande taille aux plaques plus modestes et aux vases, tous les supports sont bons pour développer une iconographie originale et éclectique.
Le Jura lui fournit une quantité de thèmes qu'il traite avec la même inventivité : ses concitoyens sont pour certains honorés (Louis Pasteur)
pour d'autres caricaturés (Alfred Bouvet), et les paysages sont autant de motifs qu'il décline à l'infini. Enfin ce sont des coutumes locales aujourd'hui oubliées qu'il met en valeur, par exemple la Fête des Rois, ou bien encore les légendes de la Saint Nicolas et de la Vouivre.
Claudet montre également dans son œuvre céramique un intérêt pour le monde de l'enfance qui lui fournit des sujets tendres, cocasses, mais aussi parfois terrifiants comme le Cabinet Noir.
Enfin, les paysages d'Algérie qu'il découvre à l'occasion d'un voyage influencent tout un pan de sa production des dernières années.